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Les élèves congolais ne lisent pas ; les enseignants doivent les faire travailler Spécial

La bibliothèque Annette Busser de l'Institut Bukama de Lingwala a été, hier, le cadre d'un entretien entre le directeur des Etudes, Mongo Banga et la presse. Cet établissement de la Communauté baptiste du fleuve Congo, CBFC qu'administre Mme Nzali Liema en qualité de préfète, est en partenariat avec l'Association l'œil de l'Enfant, AOE, voilà quelque trois années.

 

Assistée à l'occasion de Mme Mpungi Mayinga, le directeur des études a fait un état des lieux de la bibliothèque et émis le vœu d'un partenariat soutenu avec l'Association établie à Lausanne en Suisse. La susnommée est une employée de l'école assumant les responsabilités de bibliothécaire, après avoir suivie une formation à cet effet. " La bibliothèque est ouverte aux élèves de cet établissement, sans conditions. Il y a aussi des personnes extérieures parmi lesquelles des enseignants qui viennent consulter des livres ici. Les enseignants sont censés guider les élèves à cultiver l'habitude de lecture. Car généralement, il s'observe que les élèves congolais ne lisent pas. Les enseignants doivent les faire travailler par des devoirs. Nous veillons à cela ", a relevé le directeur.

L'AOE, pour rappel, est supervisée par M. Ferdinand Mbala Zi-N'Sielele. L'association dont la renommée a franchi les frontières nationales, a vocation de fournir des livres aux écoles pour se doter de leurs propres bibliothèques scolaires. Le directeur des études a salué ce partenariat grâce auquel, a-t-il précisé, " notre établissement a acquis un poste à souder. C'est un outil dont le manque était dur pour la partie pratique des élèves de la section technique. (...) La science, sans doute, est évolutive. La bibliothèque Annette Busser nous aide effectivement à compléter nos connaissances, nos élèves aussi, surtout ceux des 5èmes et 6èmes secondaires. Notre vœu le plus ardent est que l'AOE, notre partenaire, ne nous abandonne pas ; mais qu'elle soit attentive en nous fournissant des ouvrages au fil du temps ", a-t-il indiqué.

" Dans cet ordre d'idée, les livres qui cadrent avec les sections dispensées et nous manquent relèvent des domaines suivants : Biologie -Chimie, Electricité, Electronique, Géographie et Histoire de l'Afrique, Mécanique, Physique. Il nous faut aussi des romans africains et des manuels de la section commerciale. (...) Il est vrai que les élèves ne payent rien pour accéder aux rayons. Mais aussi, nous avons arrêté de leur prêter des livres pour lecture à domicile. Car certains élèves exclus pour non paiement des frais scolaires, sont partis pour ne plus revenir, emportant ainsi les livres qu'ils détenaient par-devers eux ", a témoigné la bibliothécaire. Le directeur a fait observer enfin, et non sans regret, une réalité courante qui colle l'enseignant à la peau et nécessite, si l'on veut sortir du bourbier le système éducatif congolais, que les décideurs envisagent conséquemment l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de l'enseignant. " Les raisons de survie ayant engendré la pratique du cumul d'emplois, les enseignants n'ont plus assez de temps pour être derrière les élèves. La qualité de la formation en souffre, d'autant plus que même les activités parascolaires pourtant prévues dans le programme scolaire, requiert du temps disponible ", a-t-il déploré.

Payne

Source : groupelavenir.ch

Dernière modification le vendredi, 14 décembre 2012 02:01
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